La Prière du Père Dom Gabriel Marie Fulconis « Ô mon Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit, Vous étiez là et je n'y pensais pas » :
« Ô mon Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit qui pénétrez le fond de nos cœurs, qui remplissez tout l'univers par l'immensité de Votre être et nous portez dans Votre sein comme le père le plus tendre ; Esprit infiniment parfait en qui et par qui je subsiste, que j'ai été aveugle de vivre si longtemps sans presque penser à Vous, quoique vivant et agissant sans cesse en la présence de Votre divine Majesté. Vous étiez, Seigneur, dans tous les lieux où j'étais, Vous entendiez toutes mes paroles ; témoin de toutes mes actions, Vous découvriez le fond de mon cœur et pénétriez mes plus secrètes pensées, et je n'y faisais aucune réflexion. Je marchais, je parlais, j'agissais sans me souvenir de Vous, sans respect et sans amour pour Vous... Amen. »
Dom Gabriel Marie Fulconis (1816-1888)
Jeudi 04 Juin 2015, la Solennité de la Fête Dieu
1L: Ex24, 3-8 2L: He9, 11-15 Ev. Mc14, 12-16.22-26
Rév. Pères, cher diacre, religieux et religieuses, mes chers amis qui vont recevoir le Christ pour la première fois dans leur vie dans le Sacrement de l’Eucharistie, mes frère et sœurs bien-aimés, l’Eglise notre mère nous rassemble en ce Jeudi 04 Juin pour célébrer dans la Foi, la Solennité de la Fête Dieu « Fête du Très Saint Sacrement ». Faisons une brève histoire de cette fête.
La solennité de la Fête-Dieu fut instaurée au XIIIème siècle, dans un contexte historique et culturel précis, afin que la foi du Peuple de Dieu en Jésus-Christ vivant et réellement présent dans le Très Saint Sacrement de l’Eucharistie soit ouvertement déclarée.
Le Seigneur dit à sœur Julienne du Mont Cornillon (1256) qu'il manquait à l'Eglise une fête annuelle en l'honneur du Saint Sacrement de l'autel. Malgré une vive persécution contre sœur Julienne et ceux qui souhaitaient que cette fête se répande, le diocèse de Liège l'institua puis l'Eglise universelle ajouta cette fête au calendrier liturgique par le pape Urbain IV qui s’appelait Jacques Pantaléon de Troyes, il avait connu la sainte au cours de son ministère d’archidiacre à Liège, fut lui aussi conquis à la bonne cause de la fête du Corpus Domini. C’est lui qui la rendit obligatoire pour l'Église entière en 1264. La fête du très saint Sacrement, appelée dans le langage liturgique, la fête du Corps du Christ, et dans le langage populaire, la Fête-Dieu, est une fête dans laquelle l'Église rend les honneurs publics et solennels à Notre-Seigneur Jésus-Christ dans la sainte Eucharistie.
L’origine de la Fête-Dieu est due à un miracle qui a eu lieu au XIIIe siècle à Bolsena en 1263. Ce miracle est relaté par les fresques de la Cathédrale d'Orvieto. Un prêtre de Bohême, Pierre de Prague, avait fait un pèlerinage et avait de grands doutes spirituels notamment sur la présence du Christ dans l’Eucharistie. Lors d’une messe célébrée par le prêtre, lors de la consécration, l’hostie prit une couleur rosée et des gouttes de sang tombèrent sur le corporal et sur le pavement2. Le prêtre interrompit la messe pour porter à la sacristie les saintes espèces. Le Pape Urbain IV vint alors constater ce qui était survenu.
Jean XXIII, en 1318 ordonna de compléter la fête par une procession solennelle où le très Saint Sacrement serait porté en triomphe. On fait une procession solennelle le jour de la Fête-Dieu pour sanctifier et bénir, par la présence de Jésus-Christ, les rues et les maisons de nos villes et de nos villages. Saint Thomas d'Aquin, un grand philosophe et théologien, sur la demande du Pape, prépara la liturgie de cette fête (Lauda Sion Salvatorem et Pange Lingua Gloriosi qui permirent aux fidèles une catéchèse simple et belle sur la Présence Réelle).
Les processions du Saint Sacrement s'inspirent de 1 Roi 8, lorsque Salomon fit transporter l'Arche au Temple. Dès 675, on fit une procession du Saint Sacrement du Tabernacle. Ces processions du tabernacle étaient courantes et avaient lieu le dimanche ou pendant le Tridium au XIème siècle.
"Si quelqu'un dit que, dans le Saint Sacrement de l'Eucharistie, le Christ, Fils de Dieu, ne doit pas être adoré d'un culte de latrie, même extérieur et que, en conséquence, il ne doit pas être vénéré par une célébration festive particulière, ni être porté solennellement en procession selon le rite et la coutume louables et universels de la Sainte Église, ni être proposé publiquement à l'adoration du peuple, ceux qui l'adorent étant des idolâtres : qu'il soit anathème." (Concile de Trente, XIII session, 11 oct 1551)
Le culte eucharistique s'est développé de plus en plus depuis le XIVème siècle. A ce moment, l'Ostensoir apparaît en Allemagne et en France où l'hostie consacrée est exposée à l'adoration des fidèles. La pratique courante de l'exposition date de la période de l'instauration de la Fête Dieu.
Can. 1246 - § 1. Le dimanche où, de par la tradition apostolique, est célébré le mystère pascal doit être observé dans l'Église tout entière comme le principal jour de fête de précepte. Et de même doivent être observés les jours de la Nativité de Notre Seigneur Jésus Christ, de l'Épiphanie, de l'Ascension et du très Saint Corps et Sang du Christ, le jour de Sainte Marie Mère de Dieu, de son Immaculée Conception et de son Assomption, de saint Joseph, des saints Apôtres Pierre et Paul et enfin de tous les Saints.
§ 2. Cependant, la conférence des Évêques peut, avec l'approbation préalable du Saint-Siège, supprimer certaines fêtes de précepte ou les reporter au dimanche.
Can. 1247 - Le dimanche et les autres jours de fête de précepte, les fidèles sont tenus par l'obligation de participer à la Messe; de plus, ils s'abstiendront de ces travaux et de ces affaires qui empêchent le culte dû à Dieu, la joie propre au jour du Seigneur ou la détente convenable de l'esprit et du corps.
En cette belle occasion la liturgie nous donne de méditer sur l’Evangile selon St Marc qui nous présente le récit de l’institution de l’Eucharistie.
Douze siècles avant la naissance de Jésus, Dieu avait conclu au mont Sinaï une alliance qui faisait d’Israël le peuple de Dieu parmi tous les autres peuples. Mais à mesure que le temps passait et que les infidélités du peuple de Dieu apparaissaient plus clairement, les prophètes attendaient autre chose : une alliance dont le premier effet serait le pardon des péchés (Jr 31.31). La famille de Dieu ne s’identifierait plus à une race, elle serait une famille de croyants dont les péchés seraient pardonnés : c’est l’Église.
La veille de sa mort, Jésus rappelle la première alliance du mont Sinaï, quand le sang des animaux avait été répandu (Ex 24.8). Il allait bientôt verser son propre sang pour une multitude (Is 53.11). Cette “multitude” vise, d’une façon spéciale, l’Église. Par sa mort, Jésus purifie tous ceux qui seront son propre peuple dans le monde.
Chaque fois que nous célébrons l’eucharistie (la messe), nous renouvelons cette alliance. Jésus se fait notre pain spirituel et nous consacre à son Père afin que nous puissions participer de plus en plus à son œuvre de salut.
Ce dernier repas de Jésus est la première liturgie chrétienne. Au lieu des cérémonies solennelles qui se faisaient dans le Temple, le moment liturgique le plus important de la vie de l’Église sera un repas fraternel où redevient présent le mystère de mort et de résurrection.
Je ne boirai plus du produit de la vigne. l’Eucharistie annonce le jour où le Christ célébrera le banquet dans le royaume avec toute l’humanité réunie en lui.
Pour comprendre le sens de la Cène, il faut lire les discours d’adieux de Jésus à ses apôtres, discours que Jean situe en cette nuit du Jeudi Saint (Jn 14-17). Jésus était venu préparer par sa parole l’effusion de son Esprit parmi les croyants. Maintenant il est présent d’une manière spéciale et agit en ses disciples avec une nouvelle efficacité quand ils se réunissent pour célébrer le Repas du Seigneur. Jean l’explique dans Jn 6 et Paul dans 1Co 11.17.
Au cours de cette grande Solennité environs 80 enfants, jeunes et adultes vont recevoir le Christ dans leur vie. Parfois même nos catholiques banalisent l’Eucharistie, le Sacrement du Corps et Sang de Jésus Christ. Je dirais que cette année, c’est pour moi une nouvelle expérience dans l’accompagnement de nombreux enfants qui vont faire leur première communion. Est-ce que je peux dire qu’ils sont méchants, pour certains peut être oui, et pour d’autres non.
Comment comprenez-vous un parent qui ne vient pas à l’Eglise peut élever spirituellement son enfant, c’est faux. Nous avons les preuves durant les séances de formation que nous avons organisées pour les enfants. C’est lamentable. Au moment de la retraite, il y a des parents qui préparent leurs enfants pour aller prendre leçon pendant qu’ils négligent la retraite préparatoire à la réception de ce Sacrement. Durant la retraite aucun parent n’accompagne son enfant pour venir à la messe même un jour. Peut-être chez vous, en ce moment où nous parlons, c’est la préparation pour faire du gaspillage, mais un chapelet, un livre de chant, une Bible pour l’enfant, c’était trop.
Il est tant de vous ressaisir mes frères et sœurs. Pour la première communion ce n’est la fête à la maison qui compte mais c’est la rencontre de celui ou celle qui communie avec le Christ. Il faut accompagner vos enfants pour que cette première communion leur apporte beaucoup de grâce. Il faut les aider avoir beaucoup plus de respect pour l’Eucharistie et l’Eglise. Dans Ecclesia de Eucharistia, l’Eucharistie dans son rapport avec l’Eglise #1 le Saint Pape Jn Paul II disait : « l’Eglise vit de l’Eucharistie » et au #19 il disait que: « l’Eucharistie est vraiment un coin du ciel qui s’ouvre sur la terre ! C’est un rayon de la gloire de la Jérusalem céleste, qui traverse les nuages de notre histoire et qui illumine notre chemin». Saint Augustin a dit : « Recevez ce que vous êtes et devenez ce que vous recevez ». Dans les vœux de 2005 notre Pape émérite disait que : « Recevoir l’Eucharistie signifie adorer celui que nous recevons ».
La fête que nous célébrons aujourd’hui nous invite à avoir un autre regard de l’Eucharistie, c’est le seul Sacrement qui nous permet de recevoir le Christ en Personne. C’est le centre de tous les autres sacrements. Prions pour ces enfants, jeunes et adultes qui vont faire cette rencontre avec le Christ. Amen
Bonne fete du Tres Saint Sacrement a vous tous!
Sacré-Cœur
Le Sacré-Cœur est une dévotion au Cœur de Jésus-Christ, en tant que symbole de l'amour divin par lequel le fils de Dieu a pris la nature humaine et a donné sa vie pour les hommes1. Cette dévotion est particulièrement présente au sein de l'Église catholique romaine mais aussi, quoiqu'à moindre échelle, dans l'Église anglicane et dans certaines Églises luthériennes. Elle met l'accent sur les concepts d'amour et d'adoration voués au Christ. La solennité du Sacré-Cœur a été instituée par le pape Clément XIII en 1765 et étendue à toute l'Église catholique romaine par le pape Pie IX en 1856.
L'extension de cette dévotion dans l'Église catholique romaine à partir du XVIIe siècle provient des révélations d'une religieuse visitandine catholique du couvent de Paray-le-Monial en Bourgogne, Marguerite-Marie Alacoque, qui a affirmé l'avoir reçue du Christ lui-même lors de différentes apparitions entre 1673 et 16752, et, plus tard, à partir du XIXe siècle, provient des révélations d'une autre religieuse catholique, la Mère Supérieure du couvent de la Congrégation du Bon Pasteur de Porto, au Portugal, Sœur Marie du Divin Cœur, comtesse Droste zu Vischering, qui a demandé, au nom du Christ lui-même, au pape Léon XIII qu'il consacre le monde entier au Sacré-Cœur de Jésus.
La tradition catholique a toujours associé le Sacré-Cœur avec les Actes de Réparation dédiés au Christ. Dans son encyclique Miserentissimus Redemptor, Pie XI a indiqué : « l'esprit d'expiation ou de réparation a toujours tenu le premier et principal rôle dans le culte rendu au Sacré-Cœur de Jésus ». La Dévotion au Sacré-Cœur est parfois pratiquée au sein des Églises orthodoxes, où elle reste un point de controverse, car perçue comme étant un exemple de latinisation liturgique.
Le Sacré-Cœur est souvent représenté, dans l'art chrétien, sous la forme d'un cœur enflammé brillant d'une lumière divine, saignant car ayant été percé par la lance du soldat romain Longinus, entouré d'une couronne d'épines et surmonté d'une petite croix. Parfois, le cœur est centré sur le corps du Christ, avec ses mains transpercées dirigées vers lui, comme s'il allait l'offrir à la personne qui se tient devant lui. Les blessures et la couronne d'épines font allusion aux conditions de la mort de Jésus-Christ, alors que le feu symbolise le pouvoir transformateur de l'amour.
Origines
La tradition du Sacré-Cœur trouve son origine avec l'apôtre saint Jean, qui a reposé sa tête sur le cœur de Jésus durant la Cène (Évangile selon st Jean 13,23) et a vu le Cœur transpercé de Jésus lors de la Passion (Évangile selon st Jean 19,34-37). Par la suite, de nombreux saints ont parlé du Cœur du Christ, tels sainte Catherine de Sienne, sainte Gertrude de Helfta, saint François de Sales, des Chartreux .