12ème dimanche du temps ordinaire Annee B!
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Homélie
Pour mieux comprendre cet évangile, il faut avoir quelques notions du langage symbolique qu’il utilise. Dans le monde de la Bible, la mer c’est le repère des démons et des forces du mal. On se la représentait peuplée de dragons et de monstres marins. Quand le Livre de l’Apocalypse annonce l’avènement d’un ciel nouveau et d’une nouvelle terre, il précise que la mer aura disparu. C’est une manière d’annoncer la victoire de Dieu sur les flots du mal qui continuent à mugir.
Aujourd’hui, Jésus invite ses disciples à passer sur « l’autre rive ». Là aussi, il faut comprendre le symbolisme. Cette autre rive, ce n’est pas seulement l’autre côté du lac ; c’est aussi celle du monde païen. Jésus veut le rejoindre pour lui annoncer la Bonne Nouvelle de l’Evangile. Tout au long des siècles, des prêtres, des religieux et religieuses et des laïcs ont répondu à cet appel du Christ. Ils ont quitté leur famille, leur communauté, leur pays et sont partis ailleurs, à l’autre bout du monde. Mais au moment de la traversée, les puissances du mal se déchaînent pour faire obstacle à cette annonce de l’Evangile. Elles veulent engloutir la barque de la Parole pour l’empêcher d’atteindre cette autre rive.
Quand saint Marc écrit son évangile, il s’adresse à des chrétiens persécutés. L’Eglise est un peu comme la barque de Pierre en train de couler. Ils ont l’impression que Jésus dort. Alors, ils l’appellent au secours : « Seigneur, sauve-nous ; nous périssons. » Et dans son Evangile, Marc leur rappelle ce qui s’est passé autrefois avec Jésus et les Douze sur la mer. Ils étaient complètement désemparés par la violente tempête qu’ils ont dû affronter. Mais avec Jésus, les puissances du mal n’ont jamais le dernier mot.
Ce qui est étonnant dans cet évangile, ce n’est pas la peur des disciples ni leur crainte quand ils reconnaissent Jésus comme Dieu. Le plus surprenant c’est la question qu’il leur pose : « Comment se fait-il que vous n’ayez pas la foi ? Quand on se trouve sur un bateau mal maîtrisé, face à une violente tempête, on a vite fait d’avoir peur. Il en est de même pour les tempêtes de notre vie et de celles du monde. Tous les jours, les journaux, la radio et la télévision nous parlent de la crise, du chômage, de la précarité et des violences de toutes sortes. L’Eglise est souvent critiquée, ridiculisée ou incomprise à cause de ses prises de position.
Nous chrétiens, nous crions vers le Christ : « Maître, nous sommes perdus ; cela ne te fait rien ? » Cette tentation d’interpréter le silence de Dieu comme de l’indifférence est toujours bien présente. Aujourd’hui, Jésus a l’air de dire qu’avoir peur est un manque de foi. D’ailleurs, il y a une parole qui revient très souvent dans la Bible : « Ne craignez pas ! » C’est vrai que l’Eglise est fragile ; elle est souvent malmenée. Mais un jour, Jésus avait promis à Pierre que les puissances du mal ne l’emporteraient pas sur elle. Dans les tempêtes de nos vies, le Seigneur est toujours là et nous pouvons compter sur lui.
Le problème c’est que lorsque tout va bien, nous l’oublions. Nous savons qu’il est là mais nous n’en avons pas réellement besoin. Il est présent dans nos vies, mais pourquoi le déranger ? Autant le laisser dormir. Mais quand survient le coup dur, nous nous tournons vers lui et nous l’appelons à notre secours. C’est un peu comme si Dieu n’était qu’un parapluie que l’on ne sort que lorsqu’il pleut. Aujourd’hui, la question de Jésus vient nous interpeller : « Vous n’avez donc pas la foi ? » Autrement dit, vous croyez en moi, mais vous ne pensez à moi que lorsque ça va mal pour vous. Si vous vous souveniez de moi quand tout va bien, vous comprendriez mieux que je ne vous abandonne pas quand le coup dur arrive. Au fond, Jésus nous demande quelle place nous lui donnons dans notre vie, quand ça va bien autant que quand ça va mal. A nous de lui donne la réponse.
Cet évangile est une bonne nouvelle pour notre Eglise et notre monde affrontés aux tempêtes de la vie. C’est surtout un appel à la foi. Le Seigneur marche à nos côtés. Il est sur la barque de Pierre. Depuis le matin de Pâques, nous sommes passés sur « l’autre rive » celle de la « recréation » du monde. Désormais, plus rien n’est comme avant. Nous vivons de la vie nouvelle du Ressuscité. Cette vie doit être remplie de solidarité, de partage, de justice. Désormais, nous pouvons vivre comme le Christ, non pour être servis mais pour servir. Nous pouvons affronter les mêmes combats que lui pour maîtriser toutes les tempêtes des hommes, celles du mal et de la haine sous toutes ses formes. Avec lui, nous sommes assurés de la victoire. Au fond, le mot « impossible » n’est pas chrétien.
Le Seigneur est toujours là au cœur de nos vies. Son Eucharistie nous le rappelle. Quelles que soient les tempêtes, et même s’il semble dormir, il veille sur nous comme sur son bien le plus précieux. Il est proche de nous, en nous. Il est notre lumière et notre salut. Rien ne saurait nous séparer de son amour.
L'equipe de la Radio vous souhaite Bon Dimanche et Bonne Semaine!